Société royale d’Archéologie de Bruxelles

ASBL

Sa vocation première, telle qu’elle est définie dans ses statuts (annexes 12079020 du Moniteur belge du 24-04-2012), est d’ « empêcher la destruction des monuments, de tous objets offrant un intérêt au point de vue de l’art ancien ou de l’histoire, et s’efforcer le cas échéant d’en obtenir la restauration ».

À maintes reprises, elle s’est jointe aux défenseurs de monuments menacés, par exemple pour le sauvetage de l’Hôtel Ravenstein, des Serres du Jardin Botanique, de la Chapelle de Nassau, conservée in situ dans la Bibliothèque Royale du site de l’ancien palais du Coudenberg.

Outre les fouilles, les études historiques et d’histoire de l’art, les activités de la SRAB couvrent différents domaines : les publications, les expositions et les conférences, visites et excursions.

Historique de la société

fondée en 1887

La Société d’Archéologie de Bruxelles fut constituée le 16 juin 1887, lors de son assemblée inaugurale qui eut lieu dans la grande salle du Palais des Académies de Bruxelles. Les statuts de l’association définissaient ses objectifs qui peuvent être résumés de la manière suivante : concourir au progrès de l’archéologie et des sciences qui s’y rattachent, en cherchant à encourager surtout l’étude des antiquités nationales et leur utilisation pour l’industrie et l’art moderne ; réunir les éléments d’une bibliothèque et de collections d’étude ; faire pratiquer des fouilles, empêcher la destruction des monuments et de tout objet offrant un intérêt au point de vue de l’art ancien et de l’histoire, et s’efforcer, le cas échéant, d’en obtenir la restauration ; créer des publications, organiser des expositions, des conférences théoriques et pratiques, des concours et des excursions.

Dès sa fondation, l’association, qui deviendra la Société Royale d’Archéologie de Bruxelles en 1912, bénéficia de la sympathie des pouvoirs publics : le Gouvernement, la Province de Brabant et la Ville de Bruxelles la soutinrent financièrement et moralement. Elle fut aussi encouragée par la famille royale : le Comte de Flandre, son épouse, ainsi que le Prince Albert en furent Présidents d’honneur, et Léopold II la prit sous sa protection.

Actions de défense du patrimoine

immobilier et historique

Depuis 125 ans, sa présence active dans la vie scientifique et culturelle du pays a donné lieu à de multiples réalisations. Par des interventions directes, elle prit la défense de monuments menacés de destruction : citons l’abbaye de Villers, le château de Beersel, la Porte de Hal, la tour de l’ancienne église Sainte-Catherine, le Botanique, la chapelle de Nassau, l’église Saint-Nicolas, sans oublier l’hôtel Ravenstein où elle eut des locaux pendant de nombreuses années. Elle coopéra à la fondation du Comité d’études du Vieux-Bruxelles en 1902, et par le truchement de ses membres, contribua à diverses opérations de conservation, de protection et de mise en valeur du patrimoine : un de ses Présidents, Guillaume Des Marez, a été Président des Amis de la Cambre ; Pelgrims de Bigard, membre de l’association, fit sa spécialité de la restauration de vieux châteaux ; d’autres de ses membres ont fondé la Société pour la Sauvegarde des Souvenirs brabançons… Elle organisa les septième, trentième et trente-septième Congrès de la Fédération archéologique et historique de Belgique en 1891, 1935 et 1958 à Bruxelles où elle accueillit aussi les délégués du Congrès de la même Fédération organisé à Malines en 1928. Souhaitant intensifier les recherches historiques centrées sur la capitale elle organisa les Journées d’Histoire de Bruxelles en 1932, et créa l’année suivante un groupe de travail spécifique au sein de la SRAB, une Section d’Histoire de Bruxelles et du Brabant. Ses contacts privilégiés avec différentes institutions et organismes lui permirent d’entreprendre et de mener à bien diverses activités parmi lesquelles on compte, en collaboration avec les Amitiés italiennes, une prestigieuse conférence sur les fouilles à Rome à la Fondation universitaire en 1933, des excursions (les « Statuts ») et visites exceptionnelles sous la conduite du Secrétaire général, le Comte Joseph de Borchgrave d’Altena, notamment en association avec les Promenades artistiques, ainsi que des voyages organisés en Italie dans les villas palladiennes et en Bavière par le chevalier de Ghellinck, Président de l’Association royale des Demeures historiques et des Jardins de Belgique à l’époque.

Importance accordée aux fouilles archéologiques

Comme le faisait remarquer le professeur P.P. Bonenfant dans le volume des Annales consacré aux « fouilles récentes » de la SRAB en 1994, la Commission des fouilles créée dès les premières années d’existence de la Société d’Archéologie de Bruxelles ne s’intéressa pas, « de prime abord, au sol de la ville [de Bruxelles] elle-même ». Ses activités de terrain dont les publications de la SAB font état (tables des publications de la SRAB) se déroulèrent dans la forêt de Soignes, à Anderlecht et dans d’autres sites de Belgique. « … Bruxelles n’ayant pas de passé urbain avant la fin du Xe siècle, l’essentiel de l’archéologie de terrain ne peut être que médiévale ou post-médiévale… les premières fouilles systématiques intra muros furent celles que la Société entreprit, dès 1937, sous la direction de S. Brigode dans la collégiale Saints-Michel-et-Gudule. » En 1983, la Société put s’adjoindre une cellule permanente de fouilles grâce aux programmes proposés par le Ministère de l’Emploi et du Travail. « Après divers petits chantiers (le Slot de Woluwé, rue Marché-aux-Herbes, etc.) se développèrent des chantiers plus importants rue de la Bourse et à la cathédrale, sans préjudice, bien entendu, de la poursuite des interventions ponctuelles… ». Les trois plus importants chantiers de fouilles effectués sous la direction du professeur P.P. Bonenfant dans l’hexagone aboutirent à la création de nouvelles entités muséales d’envergure : Bruxella 1238, la crypte de l’ancienne collégiale et le site de l’ancien palais du Coudenberg.

Organisation et participation

expositions, catalogues et publications extraordinaires

Outre ses publications sérielles, son activité éditoriale compte les catalogues d’expositions qu’elle a organisées, comme Dentelles anciennes à l’hôtel Ravenstein en 1894, Noël dans la Cité au Musée communal en 1961, Trésor d’Art à l’Hôtel de Ville en 1962, La cathédrale Saint-Michel. Trésors d’art et d’histoire, à la cathédrale en 1975, Trésors d’Art des églises de Bruxelles à l’église Notre-Dame de la Chapelle en 1979, Autour du néo-classicisme en Belgique (1770-1830) au Musée communal d’Ixelles en 1985. Quelques publications extraordinaires virent le jour : la conférence faite par Gustave Hagemans en 1888 intitulée Le poignard de silex, étude de mœurs préhistoriques, dont le texte se présente comme un des premiers romans préhistoriques, celle d’Alphonse Wauters sur l’Art roman dans ses diverses transformations donnée à l’Hôtel de Ville en 1889, un Guide d’une quarantaine de pages abondamment illustré pour le voyage effectué à Amiens, Rouen, Jumièges et Lille en 1901, l’édition d’une monographie de Marguerite Calberg sur les Broderies historiées du Moyen Âge et de la Renaissance, et celle des conférences organisées autour de l’exposition consacrée à Bernard Van Orley en 1943 aux Musées Royaux d’Art et d’Histoire. Elle a collaboré à d’autres expositions comme celle que les mêmes Musées organisèrent sur l’art mérovingien en 1954, a participé comme prêteur d’objets à des expositions telles qu’Un cabinet d’amateur en 1937, et, plus récemment, suite aux fouilles de la Place Royale, aux halles Saint-Géry et sur le site de la chapelle de l’ancien palais du Coudenberg. L’association a aussi mis au point une exposition relative à l’histoire de la SRAB, en 1987, dans la salle ogivale de l’Hôtel de Ville de Bruxelles, ainsi que, au même endroit, en juin 1988, la présentation d’une des fouilles faites à proximité : «  Sous une cave, rue au Beurre… Présence au XVe siècle d’un pelletier et trace d’un céramiste vers 1500 ». Elle a également réalisé, en collaboration avec le Crédit communal et le Palais Royal,  l’exposition Le Palais de Bruxelles. Huit siècles d’art et d’histoire, ainsi que l’ouvrage publié sur le même sujet en 1991.Les collections qu’elle avait rassemblées anciennement ont été en grande partie déposées dans différents musées de la capitale (Musée communal de la Ville de Bruxelles et Musées Royaux d’Art et d’Histoire).

Vie associative et éducation permanente

L’association a joué un rôle didactique en vue de promouvoir la connaissance du patrimoine artistique et monumental non seulement en organisant de manière constante depuis sa création des visites de musées, de collections et de monuments, des excursions et voyages en Belgique, en France, Italie, Grande-Bretagne, Allemagne et Pays-Bas principalement, destinées à ses membres, mais aussi en proposant dès 1924 une formation spécialisée, un Certificat d’aptitude à servir de guide pour la région de Bruxelles-Tervuren, dont les cours étaient donnés surtout dans les Musées, devant les objets. Ses réunions et réceptions jubilaires ont eu lieu au fil du temps entre autres à l’hôtel de Brabant, mis à sa disposition par la Ville, à l’hôtel Ravenstein, au Palais des Académies, au Musée d’Art ancien, au Gouvernement provincial du Brabant (en 1937), à l’Hôtel de Ville… Plus récemment, ses conférences ont été données aux Musées Royaux d’Art et d’Histoire, puis dans les locaux de la Bibliothèque et du Centre culturel des Riches Claires, à l’Institut des Hautes Etudes de l’Université Libre de Bruxelles, et actuellement, à Conservart, à Uccle.

Quelques figures marquantes de la Société

La liste des Présidents de la SRAB comprend des noms tels que : Alphonse Wauters, le Comte Maurin de Nahuys, le Comte François van der Straten-Ponthoz, le Comte Goblet d’Alviella, Victor Jamaer, Théodore Hippert, Georges Cumont, Paul Combaz, Julien Vanderlinden, Gustave de Bavay, Louis Paris, Victor Tahon, le Baron Alfred de Loë, Franz Cumont, Guillaume Des Marez, Albert Joly, le Comte d’Arschot-Schoonhoven, F.A. Ouverleaux-Lagasse, le Baron Edouard Joly, Henri Velge, Pierre Bautier, Paul Bonenfant, le Vicomte Charles Terlinden, Marthe Crick-Kuntziger, Baudouin van de Walle, Fernand de Visscher, Mina Martens, le Baron Paul Verhaegen, Leo van Puyvelde, le Général Baron de Greef, le Chevalier Joseph de Ghellinck d’Elseghem, Claire Dickstein-Bernard, Arlette Smolar-Meynart, Pierre Bonenfant, et notre Président actuel, le professeur Alain Dierkens. La SRAB a pu compter aussi sur le dévouement de ses Secrétaires généraux : nous retiendrons notamment les noms de l’architecte Paul Saintenoy, du Comte Joseph de Borchgrave d’Altena, Conservateur en Chef des Musées Royaux d’Art et d’Histoire, devenu Secrétaire général-adjoint de la SRAB dès 1928, puis Secrétaire général l’année suivante, dont le rôle moteur fut essentiel dans l’extension de l’association jusqu’à son décès en 1977, et d’André Vanrie, Chef de Département honoraire aux Archives Générales du Royaume et aux Archives de l’État à Namur, qui lui succéda.

Les conférences, visites et excursions

Des conférences sont organisées chaque année. Les conférenciers, sélectionnés parmi les spécialistes les plus compétents, traitent de sujets relevant de l’archéologie, de l’histoire et de l’histoire de l’art.
Les principales expositions organisées dans la région de Bruxelles-Capitale et dans le pays font l’objet d’un déplacement et d’une visite sous la direction d’un guide spécialisé.
Les membres de la Société sont informés de ces activités par la voie d’une Lettre mensuelle et par la rubrique dernières nouveautés de la page d’accueil du présent site.

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