Vue générale de la crypte romane (première moitié du XIe siècle), avant que ne vienne la protéger une dalle de béton rétablissant le niveau gothique (Lanoo).
1 – Les premières fouilles
En 1937, sous l’égide de la Société Royale d’Archéologie de Bruxelles, Simon Brigode, un jeune architecte qui allait devenir ensuite professeur à l’Université de Louvain, entreprenait les premières fouilles dans la principale église catholique de Bruxelles, Sainte-Gudule. Comme toujours dans ce type de travaux, il fallait saisir l’opportunité. En l’occurrence, ce furent les sondages visant à contrôler la solidité des fondations de l’édifice avant le creusement imminent de la profonde tranchée de la jonction Nord-Midi, liaison ferroviaire lancée à travers la ville.
C’est ainsi que S. Brigode allait retrouver l’essentiel des vestiges d’un avant-corps roman qu’il devait dater de la deuxième moitié du XIIe siècle. L’image de l’église romane, antérieure à la vaste collégiale gothique, commença alors à surgir du sol. Façade occidentale aux affinités rhéno-mosanes manifestes qui, estimait-il déjà, avait dû succéder à un sanctuaire antérieur (qui resta pour lui totalement inconnu sur le terrain) pouvant remonter, d’après les textes, au milieu du XIe siècle.
Peu après cette première campagne de recherches, la guerre qui menaçait éclata et interrompit pour longtemps la poursuite des investigations systématiques de terrain.
2 – Les nouvelles fouilles
Cinquante ans plus tard, la Société Royale d’Archéologie de Bruxelles saisissait une deuxième fois l’opportunité de mener des fouilles à Sainte-Gudule et de les poursuivre d’Ouest en Est, cette fois jusqu’au chœur. L’occasion en fut offerte par les deux grandes campagnes de restauration successives conduites dans le monument par la Régie des Bâtiments de l’État belge.
D’abord dans la nef et le transept : les recherches durèrent deux ans de façon quasiment continue, du mois d’août 1987 au mois d’août 1989. Puis, en 1991, les fouilles reprirent dans le chœur et le déambulatoire, ainsi que dans la grande chapelle méridionale. C’est en 1999 que la dernière main fut apportée aux fouilles de la crypte romane.
Au total, ces fouilles, échelonnées sur plus de dix ans, ont permis de retrouver le plan général de l’église romane, ancêtre direct de l’édifice gothique actuel.
D’emblée, ces nouvelles fouilles réservèrent aux archéologues de la SRAB une surprise de taille : l’avant-corps découvert en 1937 avait été simplement greffé sur une église nettement antérieure, répondant à une autre architecture, qui représentait cette fois la première collégiale de Bruxelles (peu avant 1047).





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